Au moulin

Cours de reliure en Ariège

 

Les Cours et stages

Les stages ont lieu tout au long de l'année en week-end ou en semaine à l'atelier.

Les stages de fabrication de carnet se déroulent sur une  journée. Ils permettent la réalisation de carnets blancs à partir de feuilles volantes. Ils abordent la confection du bloc-carnet, la structure carton, l'habillage, la couture et/ou emboîtage... Ils sont l'occasion de découvrir une technique traditionnelle de reliure simplifiée, le « bradel dos droit » ; la reliure japonaise ; la reliure criss-cross... Les stagiaires repartent avec leur carnet pour offrir ou pour garder pour soi ! Le prix par journée et par personne est de 73 €.

Stage atelier de reliureLes stages d'initiation à la reliure se déroulent sur deux/trois jours. La découverte se fait à partir des propres livres des stagiaires. Les livres sont démontés, réparés si besoin et recousus. Une structure de cartons est créée aux dimensions exactes pour relier le livre. La technique adoptée est celle du « bradel » en réalisant une reliure demi-toile à dos droit. Certains aménagements peuvent être prévus à la demande, livre à dos rond, travail du cuir... Les stagiaires repartent avec leur livre. Le prix par journée et par personne est de 73 € (70€ si 2 ou 3 jours).

Les stages sont ouverts à tous : néophytes, passionnés, amateurs avertis... Cinq personnes maximum assistent au stage en même temps ce qui me permet d'être attentive au travail de chacun. Les horaires sont de 9h30-12h30 et 13h30-17h00. Il est possible de déjeuner sur place en amenant de quoi manger. Le matériel de l'atelier est libre d'accès. Les fournitures sont comprises dans le prix du cours (hors papier japonais sérigraphié main/papier à la cuve fait main et cuir).
Pour des stages individuels ou de perfectionnement spécifique, merci de me contacter : 06 41 37 17 49.

 

 

Stage et cours de reliure en AriègeLes cours de reliure impliquent une régularité plutôt qu'un format ponctuel (fréquentation de une fois pas semaine à une fois pas mois). Ils sont vraiment imaginés à la carte. Les élèves viennent avec leurs livres ou leurs projets de reliures. Ils choisissent ce qu'ils ont envie de faire et travaillent à leur rythme. Les cours sont ouverts à tous : néophytes qui veulent découvrir la reliure, nostalgiques des cours de travail manuel qui ont adoré la reliure, passionnés d'encadrement qui veulent élargir leur savoir-faire, touche-à-tout qui ont fait des essais avec les tutos sur internet, amateurs avertis qui ont déjà pratiqué... Cinq personnes maximum assistent aux cours en même temps ce qui me permet d'être attentive au travail de chacun. Les cours peuvent démarrer à n’importe quel moment de l’année. Les séances sont de 2 ou 3 heures. Les dates et horaires sont établis en fonction de vos disponibilités et des miennes. Il faut compter entre 15 et 20 heures pour réaliser un livre. L'impératif des temps de séchage et de presse amène parfois à travailler sur plusieurs livres en parallèle. Le matériel de l'atelier est libre d'accès. Les fournitures sont comprises dans le prix du cours (hors papier japonais sérigraphié main/papier à la cuve fait main et cuirs).

Pour offrir un stage ou des cours de reliure à un proche, contactez moi et nous établissons ensemble des chèque-cadeaux.

Accueil des scolaires : toute demande est étudiée avec l'enseignant.

 

« Je ne suis pas du tout manuelle, est-ce que je peux essayer quand même ? »

Oui bien sûr ! Qu'est-ce qui vous en empêcherait ? Le premier moteur c'est l'envie... Alors bien sûr, il faut de la patience pour guider la matière qui n'en fait parfois qu'à sa tête. Et il faut de la rigueur pour conduire toutes les opérations dans le bon ordre jusqu'à leur terme. Chaque étape conditionne la suivante. Si la couture du livre est mal faite, le dos est déséquilibré. De ce fait, les cartons se placent mal et l'aspect général prend une tendance résolument « désaxée » ! Il faut surmonter cela. Mais il ne s'agit pas d'être manuel ou pas. Si vous avez l'envie de la découverte, de l'apprentissage, du plaisir de prendre son temps, de la joie de toucher des matériaux... n'hésitez pas.

 

Le Moulin

L'atelier de reliure se situe en Ariège, à la limite de l'Aude, au sud de Toulouse, au pied des Pyrénées, à quelques encablures de Montségur. Il est abrité dans le bâtiment d'un ancien moulin, comme l’indique le nom de la rue,  au bord d'un canal où circule toujours de l'eau.

Le canal démarre, 500 mètres en amont, avec la dérivation de l'eau de la rivière Hers au cœur de la commune voisine de la Bastide sur l'Hers. Un plan de 1784, conservé aux Archives Départementales de l'Ariège,  montre que le canal alimentait, sur notre site, un moulin à jayet et un moulin à farine. Le moulin à jayet est l'endroit où l'on polit le jais, une variété de lignite (bois fossilisé) devenue très dure. Une fois poli, le jais devient d'un noir brillant et permet de fabriquer des bijoux, des chapelets... C'est une industrie florissante sur notre commune du Peyrat puisqu'en 1551, 13% de la population du village y travaille. A partir du milieu du XIXe siècle, le moulin à jayet est transformé en usine de fabrication de peignes en corne, production plus rentable alors.

cours de reliure au moulinLe moulin à farine ne change pas de vocation et même s'agrandit. Sur la pierre d'encadrement de la porte du bâtiment qui le jouxte, on peut lire la date de 1826 et les armoiries des seigneurs de Lévis. En revanche, dans les années 1930, l'activité du peigne déécline. Une turbine Francis à chambre d'eau a vraisemblablement été installée dans ces années-là pour la production d'électricité. Arrêtée en 1970, elle a été remise en service en 2008. Le moulin produit donc aujourd'hui, à nouveau, de l'hydro-électricité. La chute d'eau étant de 4 mètres et le débit turbiné de 1200 litres par secondes, la puissance maximale de l'installation est de 36 kw ce qui permet de produire annuellement 200 000 kwh (équivalent à la consommation annuelle de 180 personnes hors chauffage). L'Hers est aussi une rivière poissonneuse qui attire de nombreux pêcheurs.

 

Découverte des alentours

Les stages et cours sont l'occasion de découvrir les magnifiques paysages qui nous entourent au pied des Pyrénées et la riche histoire qu'ils portent. Le célèbre site de Montségur, qui a abrité un village cathare dans les années 1200, est à 20 minutes de l'atelier.  A égale distance, vous pouvez visiter la « bastide » de Mirepoix et ses nombreuses animations (marchés les lundis matins, fête de la pomme, Mima festival de la marionnette...). Ce territoire a été labellisé « pays d'art et d'histoire » depuis 2008 (http://www.pyreneescathares-patrimoine). De nombreuses activités nature sont possibles d'autant que le lac de Montbel est à 10 mn, la station de ski des Monts d'Olmes à 45 mn et les gorges de l'Aude à 45 mn. Bien entendu, tout autour se trouvent de nombreux sentiers de randonnée, des itinéraires de cyclotourisme, notamment l'ancienne voie ferrée aménagée en voie verte. Le village voisin de la Bastide sur l'Hers abrite un village-vacances (location de gîtes), un restaurant, l'artisan boucher-charcutier Escot, une épicerie... Il mérite que l'on s'y arrête notamment pour visiter l’atelier d’Art de la coutellerie Tisseyre, Meilleur Ouvrier de France (https://www.couteaux-tisseyre.com/).  Dans cette belle région d'Occitanie, les passionnés d'histoire trouvent matière à assouvir leur soif de découvertes. Le château de Puivert est à 30 mn de l'atelier, celui de Foix à 40 mn et celui de Puilaurens ainsi que la cité de Carcassonne à 1h. Les dinosaures n'auront plus de secret pour vous après une visite à Esperaza (30 mn). Le village inoublié des forges de Pyrène est une des rares occasions de voir une forge à martinet en fonctionnement. Dans un rayon d'une heure, il y a les grottes du Mas d'Azil, de Lombrives et de Niaux  qui reste une grotte ornée accessible. Et en deux heures, vous rejoignez l'Andorre ou la mer Méditerranée. 

Il y a de nombreuses possibilités d'hébergement dans les environs. N'hésitez pas à me contacter pour en savoir plus ou consulter les trois offices de tourisme de proximité :

www.tourisme-mirepoix.com
www.ariege-pyrenees-cathares.com
www.pyreneesaudoises.com

Pour toute demande de renseignement, réservation pour un stage, n’hésitez pas à me contacter : 06 41 37 17 49.

 

Qui je suis ? 

Cours de reliure dans l'AudeAprès l'obtention d'un diplôme d'école de commerce et des premières expériences professionnelles en missions humanitaires, je découvre l'ethnologie et je passe un DEA. De fil en aiguille, elle me conduit en maison d'édition pour des ouvrages sur le patrimoine des communes par département et à la gestion d'un label du ministère de la culture, le pays d'art et d'histoire. En parallèle, j'obtiens une licence d'histoire de l'art. Après une décennie au service d'un territoire, j'entreprends une reconversion professionnelle et, via l'obtention d'un Fongecif, j'obtiens le CAP Arts de la reliure. Suivie à mes débuts par mon formateur, Robert Campourcy à Colomiers, je crée mon atelier de reliure en Ariège. Je crois aux changements et aux expériences nouvelles.

J'aime bien l'idée qu'au cours de sa vie on expérimente différentes périodes. Après m'être beaucoup investie dans des domaines intellectuels, j'ai eu envie d'appréhender un métier manuel. Avec la reliure je n'ai pas été déçue. Les univers et horizons sont multiples. C'est d'abord bien entendu l'univers du livre, ce compagnon de tous les jours qui donne tant sans exiger beaucoup. Ensuite, c'est l'univers de la matière : papiers, cuirs, toiles pour les plus courants mais aussi n'importe quel matériau qui traverse l'imaginaire des relieurs. C'est un métier traditionnel extrêmement novateur puisque sans cesse s'inventent de nouvelles manières de revisiter les techniques anciennes, en expérimentant notamment des matériaux nouveaux. La reliure d'art contemporaine regorge d'imaginations et de pratiques sortant des sentiers battus... 

Le métier de relieur.e

L'activité du relieur.e est de protéger le livre, de l’embellir, d’augmenter sa durée de vie et de faciliter sa consultation.
Pendant très longtemps, les ateliers ont été constitués de nombreux ouvriers, chacun dédié à une tâche. Au cours du XXe siècle, comme dans beaucoup d'autres secteurs, le nombre d'ouvriers par atelier a diminué. Les demandes se sont faites moins fréquentes. Les ateliers ont fermé ou n'ont pas été transmis. Depuis les années 1980, il y a eu un renouveau de la profession : nouvelles demandes, nouvelles offres... De nouveaux ateliers ont été créés mais bien différemment. D'après l’INMA, l’Institut National des Métiers d’Art, 65 % des relieurs travaillent seuls.   

 

Un peu d'histoire

Relier livreLa reliure apparaît avec le codex, un ensemble de plusieurs cahiers de parchemin liés entre eux à une couverture. On passe progressivement du papyrus que l'on déroule à une forme de « livre » dont on tourne les pages. Les cahiers de parchemin sont cousus les uns aux autres et enserrés dans une couverture qui les protège. Pour cela, la couture se fait sur des nerfs de bœuf qui sont passés dans des plats de bois. A la fin du Moyen Âge, les cahiers de parchemin laissent la place à ceux de papier et les plats en bois à ceux en carton. Au XVIe siècle, la technique de grecquage permet de masquer les bourrelets occasionnés par la présence de nerfs de bœuf. Les nerfs de bœuf sont remplacés par des ficelles de chanvre. Le dos peut être droit et lisse. On crée alors de faux nerfs pour conserver l'esthétique des livres médiévaux. Le cœur de cette technique traditionnelle, dite du passé-carton, c'est que les ficelles sont passées au travers des cartons pour solidariser le corps d'ouvrage à la couverture. De nombreuses opérations et plusieurs temps de séchage sont nécessaires. Au XIXe siècle, on invente une technique qui permet de travailler d'un côté sur le corps d'ouvrage ; de l'autre sur la couverture. Une fois les deux terminés, on emboîte par collage le corps d'ouvrage dans la structure carte/cartons de la couverture. C'est le bradel ; une technique qui simplifie mais n'altère pas la solidité et ouvre aussi une large gamme esthétique.

Pendant plusieurs siècles le choix des matériaux et la virtuosité des doreurs ont constitué l'esthétique de la reliure. Le décor du livre reflétait le siècle d’exécution (les fers à dorer sont « typiques » de telle ou telle période) et les armes du propriétaire. Il a fallu attendre la fin du XIXe siècle pour que les reliures deviennent parlantes, c'est-à-dire qu'elles évoquent le contenu du livre ou la personnalité de son auteur. A partir de là, la palette des décors devient infinie... C'est pourquoi la fin du XIXe siècle et le XXe siècles ont été extrêmement féconds pour la reliure permettant d'expérimenter des matériaux a priori incongrus, des assemblages de couleurs et de matière inédits, des techniques « exotiques ». Ils ont permis de revisiter les manières de faire et de prendre quelques pas de côté... Aujourd'hui encore, des techniques nouvelles de reliure sont inventées et testées.